Mer 13 Mai - 21:28 | Le pouvoir peut être amassé par les puissants, et volé à des innocents. |
| | Vassilissa M. Thornsfield ALWAYS WEAR YOUR INVISIBLE CROWN | |
| 30 ANS VAL DE JOLY BEN BARNES | NOM ◊ Pas seulement un nom mais un héritage, une réputation, un honneur, tête couronnée de naissance noble, de sang pur. La royauté berce ses ancêtres depuis toujours et porte ce patronyme au delà des contrées du deuxième royaume, Montrose, un nom connu de tous, admiré, adulé et envié. Souverains du Val, mécènes du continent, rien n'est inaccessible à ces êtres majestueux aux roses rouges brodés sur leurs habits soyeux. PRENOM ◊ Premier enfant né d'un amour véritable, premier héritier, progéniture désirée, bénie dont on célébra la naissance dans tout le royaume durant des jours et des jours. Les souverains se déplacèrent de loin pour découvrir le visage poupin du futur roi, les présents arrivèrent par centaines, tous se précipitaient autour de ce berceau pour bénir l'enfant déjà trop aimé du Val de Joly. C'est ainsi qu'on le nomma Cyriel le « divin » le « maître » puisqu'il était destiné à un si grand parcours et Aumaric le « puissant » qui le plaçait déjà illustre figure de ce monde, centre des attentions dont la vanité n'a pas d'égal. SURNOM ◊ au choix. AGE ◊ 30 années d’insouciance et de liberté qu'il faudra bientôt délaisser pour le trône de roses. NAISSANCE ◊ en 1393 dans la belle Castelmaure du Val de Joly, il n'y avait pas eut d’événement plus célébré à Roseclair depuis la naissance du roi Alberic III. ROYAUME ◊ Prince errant et galopant par delà son royaume aux quatre coins d'Enarya mais c'est bien dans le Second Royaume qu'est sa demeure et sa patrie : Le Val De Joly. MÉTIER/FONCTION ◊ Successeur direct de la lignée Montrose et fils héritier, il assiste son père dans son règne et est Capitaine dans les armées du Roi du Val de Joly. Il a également le pouvoir de déclarer la guerre aux autres royaumes, de faire la paix, de diriger les actions de l'armée et de négocier et de ratifier les traités, les alliances et les accords internationaux. Un fils que son père prépare depuis son plus jeune âge à reprendre les rênes du royaume. Bien qu'il ne soit pas toujours aisé d'être à la hauteur, parce qu'on jamais le choix de ses murs de sa terre, qui vous enferment à l'étroit d'une grandeur solitaire. PARTICULARITÉ ◊ Comme tous les Montrose, Cyriel a une sensibilité au mensonge, il a le don de savoir quand une personne ne dit pas la vérité. Particularité rare voir unique dont ses ancêtres furent dotés, pouvoir précieux offert par une grande fée de l'Âge d'or. STATUT CIVIL ◊ Il fut anciennement fiancé à Vassilissa Malicia Thornsfield, reine de Bramblesland qu'il connaît depuis sa plus tendre enfance, à qui il fut incroyablement attaché et qu'il répudia cruellement pour guérir les blessures d'une fierté meurtris. Jamais plus depuis il ne fit confiance à une femme et ne put se résoudre à offrir de nouveau son cœur. Chevalier servant, faux-romantique aux ruses et au sourire charmeur, il vole de corps en corps sans attachement aucun, belles promesses ne durant que le temps d'une ivresse. Réputé grand séducteur d'Enarya rares sont celles à ne pas avoir visité sa couche, tous les atouts sont bons pour tromper les gentes demoiselles et prendre sa revanche sur ces perfides tentatrices, espérant ainsi oublier celle qui jadis le trahit. ORIENTATION SEXUELLE ◊ Il n'y a rien de plus beau à ses yeux que les courbes des femmes et leur frêle corps se tordant de plaisir sous ses exquises caresses. MILIEU SOCIAL ◊ d'or est la couronne posée sur sa tête, Prince, futur roi, il n'y a rien que l'on ne saurait lui refuser, il n'a pas à s'inquiéter d'avoir une bourse bien remplie, les coffres du Val de Joly sont toujours pleins. SITUATION FAMILIALE ◊ Il est l'aîné d'une fratrie fort nombreuse et bien qu'il estime et adore chacun de ses frères et sœurs il ne cache pas un agacement certain face aux caprices parfois farfelues de ses cadettes ou au ton un peu trop solennel de quelques uns de ses frères. Il laisse le soin de les materner à sa sœur Liora, lui a bien d'autres préoccupations que celle de vieller sur tout ce beau monde, du moins, c'est ce qu'il prétend. Voilà une famille bien nombreuse que celle des Montrose, soudée et soucieuse du bien être de chacun mais il est parfois dur de composer avec tant de personnalités. (Les liens avec les Montrose ne sont pas indiqués dans le scénario pour la simple et bonne raison que je trouve cela bien plus agréable pour vous d'en discuter ensemble plutôt que d'imposer des idées qui ne vous plairont peut-être pas.) CONTE & ANCÊTRE ◊ La Belle et la Bête – descendant de Belle et Adam. HISTOIRE ÉTERNELLE Alors au niveau de l'histoire, c'est très simple, vous êtes assez libre, je tiens essentiellement à ce que les liens et l'essence du personnage soient respectés. Il y a déjà beaucoup d'informations concernant les Montrose dans l'annexe du Val de Joly (cf forum du nord) alors je vais éviter d'en rajouter une couche xD J'aimerai quand même que vous gardiez une certaine liberté et que vous puissiez vous approprier le personnage c'est important Juste quelques points à respecter trois fois rien : ◊ Bien que Cyriel ait la carrure d'un prince et les épaules pour devenir roi ce n'est pas forcément un rôle qui l'enchante, il sait d'où il vient et ce qu'il vaut mais n'est pas adepte des responsabilités qui accompagnent le trône. De plus il est celui qui, paradoxalement, se soucie le moins de son peuple contrairement à ses frères et soeurs, car son bien être et ses envies passent en premiers (il conserve bien entendu des qualités propres aux Montrose, la sincérité, la loyauté, etc.. mais voilà disons que c'est le moins "droit" de la fratrie). De façon contradictoire il est aussi pressé de gouverner pour la puissance et le prestige que cela lui apportera mais son père ne le sent pas encore prêt. Ce pourquoi le roi Alberic a imposé à son fils de prendre épouse sans quoi il ne lui passerait pas la couronne. Ce dernier doit lui prouver qu'il a gagné en maturité et arrêté de courir les jupons aux quatre coins du continent. Chose bien sur ardue pour le prince qui ne semble pas plus emballé que ça par l'idée de fiançailles. Il refuse toutes les candidates potentielles, leur trouvant toujours un petit défaut éliminatoire, tant et si bien que la reine Aimée désespère un jour de voir son fils se marier. ◊ Il prétexte que pèse sur lui une malédiction lancée par la reine Vassilissa le condamnant à finir seul ses jours sans reine à ses côtés pour le punir de l'avoir rejeté. Présomptions totalement fausses mais qui lui évitent d'assumer auprès de sa famille et de son peuple qu'il refuse tout simplement quelconques épousailles. Il parvient même à se convaincre lui-même, la capacité de se leurrer, Cyriel en a fait un art de vivre. ◊ A noté que bien qu'il soit un Montrose, Cyriel est bien plus nuancé que le reste de sa famille. Il n'est pas à l'image de ses parents, amour, paix, bonté, charité. Il reste quelqu'un de vrai et d'entier mais de profondément humain, tiraillé par des regrets et emprunt de défauts. Arrogant, impulsif, rancunier. Il n'est pas froid ou mauvais mais peut se montrer sans scrupules avec ceux qui l'ont offensé, s'emportant vite il a l'habitude de toujours obtenir ce qu'il désire en petit prince pourri gâté qu'il est. Il reste aussi très élitiste dans ses fréquentations car il a une haute estime de sa personne. |
VASSILISSA M. THORNSFIELD La haine n'est pas le contraire de l'amour, c'en est l'envers. | SAVAIS-TU QU'UN CACTUS AVAIT UNE FLEUR ? AU MILIEU DES PICS SE CACHE UN COEUR ⊰ La Reine des Ténèbres, une des souveraines de Bramblesland, une figure de pouvoir et d'autorité qui règne d'une main de fer, avec le reste de sa fratrie, sur le Premier Royaume. Cette femme crainte, haït, respectée, celle qui est feu et colère lui l'a connu lorsqu'elle n'était que Lissa, lorsqu'il n'était qu'un enfant, et elle aussi. Il ne saurait trop dire quand et comment, ou peut-être est-ce tout simplement trop douloureux de se souvenir alors il préfère prétendre que toute cette histoire appartient au passé, mais depuis ses plus jeunes années elle lui était destinée. C'est du moins, ce que leurs familles respectives avaient décrété, la jeune princesse Thornsfield, première fille à la chevelure corbeau née lui avait été offert, comme une poupée, à lui, futur roi du Val de Joly. Il n'avait pas tout compris à l'époque mais il savait qu'elle était sienne, cette femme-jouet qu'on avait décidé de lui donner, il n'en voulait pourtant pas. Les filles ça ne servait à rien, en plus celle-ci n'avait rien à voir avec celles de son royaume, elle était glaciale et mesquine, et avait la fâcheuse tendance à le prendre de haut. Non décidément, elle n'était pas faite pour lui, il aurait bien aimé la rendre s'il avait put, il n'avait pas besoin de fiancée, ses souhaits d'enfant étaient tout autres. Cependant, bien malgré lui il commença à s'habituer à sa présence, leurs parents faisaient en sorte de toujours la lui coller dans les pattes et bien qu'au départ, cela les agaçait fortement tous les deux, ils ne purent nier qu'être aux côtés l'un de l'autre devenait de plus en plus tolérable, appréciable, jusqu'à ce que tout désir d'éloignement disparaisse. La jeune Thornsfield, bien qu'encore réticente, se montrait de plus en plus aimable au fil des années avec le prince, et lui qui était tant rebuté par son apparente froideur se mit doucement à comprendre et apprivoiser celle que tous considéraient comme une rose aux épines plus piquantes que belles ne sont les pétales. C'est d'ailleurs ainsi qu'il la surnommait depuis qu'ils étaient enfants, « la dame au cactus » et puis bien vite cela se transforma seulement en « cactus ». Sobriquet peu flatteur que la jeune fille exécrait mais qui faisait beaucoup rire Cyriel et son propre frère Soazic. Les deux garçons prenaient grand plaisir à se moquer de la fillette qu'elle était alors et il n'était pas rare de la voir brûler quelques rosiers en essayant de les débusquer dans les jardins du château. Des parties de cache-cache d'enfants gâtés, des disputes d'adolescents susceptibles, des flirts de jeunes adultes commençant à véritablement s'intéresser l'un à l'autre. Vassilissa a toujours été sa rivale, sa bête noire mais aussi son amie, sa compagne de jeux, sa Némésis comme sa muse, sa fiancée, son amour... Il a grandi avec elle, a appris à aimer avec elle puis plus tard à haïr à cause d'elle. Elle a toujours fait partie de sa vie et même encore aujourd'hui il est bien difficile pour eux d'évoluer l'un sans l'autre, leur quotidien est devenu bancal car un des piliers de cette existence royale s'est brisé. Pourtant il se doutait bien, dès le départ que cette union était vouée à l'échec, une Thornsfield et un Montrose ne pouvaient être compatibles. Il la connaissait fausse et manipulatrice, égoïste et vaniteuse parfois même cruelle mais il savait aussi que sous ce masque sombre et abîmé se cachait beaucoup plus, une personne qui aimait autant sa famille ne pouvait être foncièrement mauvaise. Il avait tout fait pour franchir ses barrières, découvrir ce qu'elle dissimulait tout au fond, il la voyait comme un challenge, une aventure, et était fier d'être le grand conquérant de cette âme noircie et aveuglée par le pouvoir. Puisqu'elle était à lui, il se devait d'en prendre soin, de lui prouver qu'elle pouvait avoir confiance en lui, qu'il serait son roi, le soutien toujours à son bras. Il se souvient très distinctement de ce jour où les choses commencèrent réellement à changer, il était à l'aube de ses seize ans et elle venait à peine d'en avoir quatorze, elle s'était retirée dans les bosquets de Roseclair car le jeune homme avait réussit à la vexer et elle cherchait à l'éviter. Il la retrouva le doigt en sang car elle s'était piquée à la pointe d'un cactus sur lequel elle était tombée en voulant le fuir. Bien sur, comme à son habitude il se moqua d'elle et Lissa commença à s'énerver mais très vite il s'approcha pour saisir sa main et examiner sa blessure, c'est naturellement qu'il porta son index à ses lèvres pour apaiser sa douleur. Elle ne sut comment réagir à cette surprenante délicatesse et il en profita pour lui désigner un autre cactus plus loin, celui-ci en pleine floraison était doté d'une magnifique fleur rouge en son centre « Savais-tu qu'un cactus avait une fleur ? Au milieu des pics, se cache un cœur. » Ses mots furent suivis d'un long silence, elle se rendit compte qu'il ne parlait absolument pas de cactus et lui réalisa qu'il tenait bien plus à elle qu'il ne voulait bien l'admettre. Ils ne tardèrent pas à se chamailler de nouveau, mais durant un court instant, ils sentirent que tout était différent. Leur relation avait changé, eux aussi. Vassilissa s'était adoucie au contact des Montrose, elle s'installa définitivement à la cour de Castelmaure dès son quinzième anniversaire pour préparer dignement ses fiançailles avec Cyriel, elle avait fini par l'accepter et même le vouloir. Il la savait sincère dans ses sentiments, puisqu'il ne pouvait être dupé, souvent elle lui avait dit l'aimer, l'aimer comme une future souveraine aime son roi, l'aimer par obligation, avec indignation et un dégoût qu'elle cachait à peine. Longtemps elle l'avait méprisé, rejeté, ignoré. Elle mentait tout le temps, un peu plus, plus fort encore. Elle mentait pour leur famille, pour l'étiquette, pour leurs royaumes. Elle mentait sur tout. Il avait presque fini par se faire une raison, femme détestable, femme désirable. Il était constamment déchiré entre l'amour et l'admiration qu'il ressentait pour elle et par son envie irrésistible de lui faire du tort. Elle était arrogante, jalouse, colérique, tenait toujours à avoir le dessus sur lui et ce dans tous les domaines. C'est bien simple, ils passaient plus de temps à se quereller et se défier qu'à se comporter comme le couple princier que tous souhaitaient voir. Cependant un jour, elle lui confessa. Elle lui avoua l'aimer et ce jour-là, il sentit qu'elle était honnête, qu'elle le pensait, le ressentait. Vassilissa avait fini par céder, il avait réussi où tous avaient échoué, était parvenu à rendre amoureuse la femme intraitable qu'elle était. Seulement, la fin heureuse qui était présagée pour eux n'arriva jamais, il n'y eut pas de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », il n'y eut pas de joyeuse naissance, de cérémonie, de grand mariage et d'amour véritable. Juste des cris, des pleurs et des regrets. Sa mère lui avait dit un jour qu'un amour commencerait à exister quand chacun offrirait à l'autre le fond de ses pensées, les secrets les plus verrouillés. Sinon, ce n'était pas de l'amour, c'était de l'échange de peaux, de désir immédiat. Les secrets de Vassilissa.. Il n'en connaissait aucun, et lorsque l'un d'eux lui éclata au visage tout s'écroula. Parce qu'il restait un Montrose, un grand idéaliste, exalté et passionné. Brutalement, il prit conscience que la personne qu'il aimait le plus au monde était capable de lui mentir et de le blesser. Elle disait souvent qu'au sein d'un couple la confiance était primordiale. Elle disait que sans confiance, l'amour n'était pas réellement de l'amour et sur ce point, il sut qu'elle avait raison. Il surprit une conversation entre Vassilissa et son frère aîné Aeddan alors que celui-ci était en visite à Castelmaure, pas un simple échange entre un frère et sa sœur, mais des adieux déchirants entre deux amants. Il s'éclipsa avant que ces derniers remarquent sa présence tandis qu'ils partageaient une dernière étreinte, tout se brisa entre eux cette nuit-là. Il remit petit à petit les morceaux du puzzle, le passé s'éclaircit et tout devint limpide, certains mensonges de Vassilissa, les arrivées impromptues du prince Aeddan, les pleurs à son départ, les secrets, les mystères. Il se mit à haïr celle qu'il avait tant aimé alors que leurs souvenirs communs remontaient à la surface. Souvenirs souillés et faux, il se pensa dupé, trompé, tourné en ridicule. Elle l'avait trahi et cela jamais il ne pourrait l'accepter. C'était de la douleur, du manque, du vide, de l'absence, un sentiment d'abandon. C'était la solitude, l'impression que tout n'était que mascarade. C'était toutes ses certitudes qui s'effondraient comme un château de cartes, c'était de ne plus savoir quoi penser, c'était le déluge dans sa tête. C'était sa voix, son regard, son rire, son visage, qu'il aimait, qu'il maudissait. C'était finir par ne plus supporter, ne plus en pouvoir car c'était trop dur, c'était trop long, c'était trop douloureux, et c'était la fin.
Il rompit leurs fiançailles quelques jours plus tard sans donner aucune explication à leurs familles respectives et à leurs royaumes. Quant à Vassilissa c'est avec froideur et détachement qu'il lui avoua s'être joué d'elle tout ce temps, pour le plaisir de la séduction, le défis, l'engouement de la chasse aussitôt éteint une fois l'objet de son désir consumé. Il s'attaquait à son ego si précieux et gigantesque, justifiant son rejet de la manière la plus cruelle qui soit en prétextant ne pas pouvoir aimer quelqu'un comme elle. Une créature magique. Une Faerie. En colère et le cœur en lambeaux il redoubla d'efforts pour la faire souffrir, renier l'être qu'elle était, lui annonçant avec dédain qu'elle le répugnait, elle et ses pouvoirs, elle qu'il avait toujours perçu comme un monstre. Une curiosité de la nature. Ce fut la première fois qu'il la vit pleurer, l'eau coulait au coin de ses yeux pour glisser sur ses joues et mourir dans son cou. Elle, ce bout de femme si fière, cette montagne de contrôle s'écroulait sous ses yeux. Il la regardait, conscient mais insensible pendant que ses larmes glacées rebondissaient sur le sol telles les perles d'un collier cassé. Il la répudiât et celle qui devait régner à ses côtés sur le Val de Joly s'en retrouva chassée. Tout le plaisir et toute la joie que l'amour peut faire ressentir se paient un jour ou l'autre en souffrances. Et plus on aime fort, plus la douleur à venir sera décuplée. Ils connurent le manque, puis les affres de la jalousie, de l'incompréhension, la sensation de rejet et d'injustice. C'était il y a onze années. Mais Bramblesland se souvient encore de ses jours sombres, où la princesse Vassilissa rentra enfin au pays, sa souffrance et sa colère étaient tels qu'on raconte qu'elle ravagea toute l'aile-ouest du château dans un gigantesque incendie. Rejetée, ridiculisée, publiquement humiliée ! Jamais, jamais elle ne lui pardonnerait. Elle le haït, le maudit, voulut se venger. Oublier. Tout détruire. Pour beaucoup elle entra dans un deuil qui dura des mois, le deuil d'un règne, d'une couronne, d'un avenir, d'un amour. Surtout le deuil d'elle-même, de celle qu'elle était ou du moins de celle qu'elle aurait put devenir aux côtés de Cyriel. Le chagrin amoureux peut transformer les gens en monstres de tristesse. Il la transforma en monstre de cruauté, de sadisme, dévoré par le pouvoir et l'envie de dominer toute chose. La princesse Lissa mourut cette année là pour laisser place à la reine Vassilissa, celle que tous surnomment aujourd'hui : Queen of Darkness.
Aujourd'hui la haine et la rancœur subsistent tant et si bien qu'il est dit qu'il est dangereux d'évoquer les Montrose devant la reine de Bramblesland et encore plus le prince Cyriel dont le sujet est devenu tabou à la cour de Ravenswood, voilà un nom que tous évitent de prononcer de peur de subir le courroux de la reine. A ses yeux leur existence est niée et ne revient sur le tapis que lorsque l'envie d'éradiquer cette famille devient trop présente, ce pourquoi elle exècre les voir se fiancer aux quatre coins du continent et ainsi participer, malgré eux, à la course au trône qui régit la vie de Vassilissa, devenue obsession néfaste de son existence. Depuis onze ans maintenant elle fait tout pour éviter de croiser la route du prince, et lorsque cela devient inévitable, est le plus glaciale et piquante possible. Le lien si fort qui les liait est presque devenu un mythe dans les six royaumes tant les tensions entre ces deux êtres sont palpables. La rumeur raconte que le dragon de la reine serait même interdit à Castelmaure car celui-ci vouerait une haine si farouche au prince héritier qu'il l'aurait à plusieurs reprises attaqué et gravement blessé. Quant au prince du Val de Joly il est de notoriété publique qu'il est devenu le plus grand séducteur des six royaumes. A cause de l'aventure avec la dame au cactus, il a perdu la guerre mondiale de l'amour. Il n'a ni compris ni accepté ce qui lui est arrivé. Depuis, son passé décomposé est bloqué dans son présent, et les fantômes prennent plus de place dans ses draps et ses bras que les êtres vivants.
| SOAZIC N. THORNSFIELD L’AMITIÉ INATTENDUE | A ROSE NEEDS THAN THORNS ⊰ Le seul Thornsfield qui ne lui voue pas une aversion sans égale et une haine farouche. Ami d'enfance, compagnon d'infortune, complice de séduction, c'est une relation étrangement complice qu'entretiennent ces monarques et ce depuis leur plus jeune-âge. Soazic et Cyriel ont grandi côte à côte, les Montrose et les Thornsfield étant étroitement liés par leurs frontières et l'union décidée dès leur naissance entre Vassilissa et le prince héritier. Alliance de longues dates qui liait ces deux royaumes et que tout le monde, tenait à conserver, la bonne entente était conseillée bien que fragile entre ces deux familles opposées en tout points. Tant par leur nature que leurs principes les Montrose et les Thornsfield n'ont rien en commun, leur manière de gouverner est diamétralement opposée, quand les uns se laissent guider par l'honneur et leur cœur les autres ne respectent que le pouvoir étant si aisément corruptibles par celui-ci. Bien que leurs précepteurs et géniteurs s'efforçaient d'obliger ces deux fratries à se fréquenter Soazic et Cyriel auraient pu contenter de s'ignorer à l'instar de leurs frères et sœurs si leur caractère similaires ne les avaient pas tant rapproché. Tout deux aussi espiègles, farceurs et charmeurs l'un que l'autre il n'était pas rare de les voir s'éclipser de leur côté, semer leurs proches pour mieux vagabonder ensemble, la tête déjà emplie d'envies de grande évasion. Ils se plaisaient à duper les domestiques, faire tourner en bourriques leurs maîtres de musique mais leur passe-temps favoris était encore de faire enrager la sœur cadette de Soazic et fiancée de Cyriel : Vassilissa. Cette dernière bien plus renfermée et austère que son aîné était si vite contrariée par leurs tours qu'elle devint rapidement leur proie favorite. Il n'était pas rare d'entendre la jeune Thornsfield avoir des crises de colère dans l'enceinte du château et tandis qu'elle brûlait quelques meubles sous l'effet de la frustration on pouvait croiser les deux garçons fuir rapidement les lieux en riant. A l'adolescence cette grande complicité ne fut pas ébranlée mais leurs jeux eux, étaient tout autres, les deux jeunes hommes comprirent bien vite l'attraction qu'ils exerçaient sur la gente féminine et dès lors se donnèrent à cœur joie de se lancer défis de séduction et de conquêtes. Ce fut à celui qui séduisait le plus de dames de la cour, celui qui se prenait le moins de gifles de ces dernière outrées, celui qui était le plus rapide. C'est ainsi qu'ils passèrent bien des été à l'ombre des roses, faisant la cour aux demoiselles du Val en tentant d'éviter les contrariétés de leur rang et du protocole. Les deux amis faisaient toujours le moins d'effort possible pour se plier à l'étiquette et préféraient bien plus partir à la chasse dans les bois, se baigner dans les lacs alentours ou tout simplement voler dans la réserve de vin personnelle du roi, jouissant d'une oisiveté qui déplaisait beaucoup à leurs familles. Cependant les années passant Cyriel devint plus attaché à Vassilissa est moins léger dans son comportement, laissant ainsi son fidèle compagnon courir les jupons sans lui. Lorsque les fiançailles furent rompues et la jeune reine chassée du royaume ce n'est pas une accolade chaleureuse qu'il reçu de son ami comme à leurs habitudes mais bien un violent coup qui vint s'abattre sur son visage. Soazic et Cyriel aimaient de tout temps se provoquer en duel, des duels d'enfants, des querelles vaines pour des femmes, des disputes futiles et sans la moindre importance mais jamais de vrais différents capable de les séparer pour de bon. Ce jour-là ce duel l'était, les bâtons de bois furent remplacés par des épées, deux forces d'hommes qui s'affrontaient, colère, ressentiments, amertume s'entrechoquaient. Le dragon ne pouvait tolérer l'affront qui venait d'être fait à sa famille, pourtant lorsqu'il désarma le prince l'épée fut relâchée et seul un coup de fureur frappa Cyriel, genoux à terre et lèvres en sang il ne comprit pas de suite ce qui avait arrêté le geste de Soazic. Tout aurait pu s'arrêter ce jour-là si l'homme aux cheveux de jais n'avait pas tendu la main pour relever Cyriel au sol, aide qui fut acceptée. Soazic connaissait son ami et le lien qui l'unissait à sa sœur mieux que quiconque, il savait sa cadette difficile et emprunte de vices et aussi grande que fut son humiliation plus grandes encore étaient les blessures qu'elle avait infligé à son ami. Un seul et unique coup pour cet honneur bafoué. Et il n'en reparlèrent plus jamais. Ils savaient, là était l'essentiel. Bien qu'aujourd'hui les Montrose et les Thornsfield s'opposent toujours les deux hommes eux restent côte à côté, fidèles acolytes, grands Casanova voyageant à travers les royaumes il est rare d'en voir entrer un dans une taverne non accompagné de l'autre. Une amitié inattendue mais inflexible, puisque chaque Rose a besoin d’Épines.
|
Dernière édition par Vassilissa M. Thornsfield le Sam 11 Juil - 12:18, édité 5 fois |
|