NOM ◊ Les corps qui hurlent à l'horizon de fuir face au néant approchant, l'infâme hurlement de la bête qui grogne contre cette danse macabre. Le claquement de sa langue tordue contre ses lèvres charnues, et les courbes de son cœur qui caresses ses reins légers. C'est le sifflement de la nuit qui berce les ombres, l'Abalhajj qui s'étire au travers les paysages, dans la pénombre des ténèbres les plus profonds. PRÉNOM ◊ Le roulement des yeux devant les courbes délicates de la pécheresse et son parfum divin qui tangue, ô, les cœurs des infidèles. Le murmure tendre qui perce la nuit et caresse les reins des hommes jusqu'à en faire rugir de haine. Lyudmil, que le vent rapporte au-delà les âges, la bête sauvage qui se danse sur les exquis et se meurt sur les prétendus joies et instants de bonheur, à regret et malheur.  SURNOM ◊ Les regards qui courent et fuient la créature en son sein. Les regards qui, maladroits, effleurent le sable de ses tristes caresses. Les regards qui se ferment face au cœur battant, à l'ivresse de folie et de peur. De jalousie et de rancœur. Face à l'ivresse de rage et de haine qui découle de la malade de l'esprit. Les mots qui se heurtent aux lèvres closes, aux lèvres pincées. Et les rumeurs qui découlent de cette vision d'horreur, sur la dame écarlate. L'atroce perle qui coule sur les joues pâles des corps presque morts, les chuchotements des tempêtes sur les lèvres. AGE ◊ Les années qui peignent son visage carnassier de son infâme pâleur, de son cri strident. Les années d'errance, à vagabonder au-delà des frontières, pour se perdre durant trente-quatre ans. Des décennies à attendre et à rêver de l'ombre sur les murs, à fuir les remords du passé. Jusqu'à ce que le jadis ne rattrape son corps de velours.
NAISSANCE ◊ Le sable jaune qui se recouvre de ce liquide écarlate, face aux hurlements bestiales d'une infamie. Les rives de Naamvir, le village du désert, qui se heurte aux dunes blanches. Comme le berceau de la vie qui accueille en l'an d'autrefois l'enfant maudit des villageois. PAYS ◊ La chaleur qui tire sur sa peau pâle, la douceur du soleil qui caresse son visage blanchâtre  tandis que rôde les grains de sable sur son corps de douceur. Du ciel, le bleu s'étend jusqu'à en percer l'horizon où se meurent les créatures de glace. Umm Ash-shams, le royaume dorée où se meurent les femmes de marbre. MÉTIER/FONCTION ◊ Le cœur battant empli de ce liquide écarlate. Le sang rougeâtre qui coule sur ses mains sales, où la crasse s'ancre jusqu'à son échine. La redoutable course contre la mort qui frappe à chacun de ses pas, à chacun de ses caresses. La mercenaire au cœur de pierre, à l'âme des ténèbres et aux pantins dansants sur les paupières. L'assassin de peur, la tempête qui traverse les déserts pour percer de sa lame glaciale le corps des animés. La voleuse aux mains raides, au regard de braise qui sèche les cœurs au gré du vent. L'apache teintée sur le visage, gravée sur les lèvres rouges. STATUT CIVIL ◊ Le cœur sans amour, sans lumière. Le cœur dénué de sentiments pour les malades d'antan. Pour le visage d'antan. Celui qui hante ses rêves et ses réveils, qui arrache son esprit de son corps meurtri. La perte de l'autre qui l'assassine de son corps frêle et de son regard mort. Le cœur déchiré, le corps lacéré. La veuve désormais détachée de toute lueur sur l'odieuse mélodie qui résonne en son sein. La haine envers les cœurs légers. ORIENTATION SEXUELLE ◊ Les corps tracés de haine qui s'inscrivent devant son regard désireux. La chaleur qui brûle ses reins contre les traits des hommes abusés. La noirceur d'une nuit passée à errer dans les bras d'un autre, à couvrir son corps des plaies d'un amour maudit, de quelques heures. A se perdre dans l'étreinte d'autrui, à s'oublier dans les draps salis. MILIEU SOCIAL ◊ Les mains qui glissent vers les marchandises dérobées, le corps qui hurle à la famine de fuir vers un autre horizon. La profondeur des ruelles pour accueillir son corps de poussière. La richesse d'antan qui perdure dans sa vieille maison de terre, sa maison de pauvre à la richesse cachée. À l'or d'autrefois, enterrée dans le sable blanc pour enfuir les souvenirs du passé. Pour cesser de se faire ronger par la culpabilité. SITUATION FAMILIALE ◊ Jaids, l'esquisse d'une famille se gravait dans la roche. Il y avait les traits d'un frère, d'une sœur dont la jalousie la consumait amèrement. Et la fuite acheva de sa main de fer les remords et regrets d'antan. D'autrefois, il ne reste que l'amertume des cendres, pour cette éternelle solitaire. Sans regard avec qui échanger, sans caresse et étreinte pour réconforter. CONTE & ANCÊTRE ◊ Les histoires d'antan qui coulent dans son sang, le bandit jadis vil qui renaît en son sein. (Ali Baba et les Quarante Voleurs)