« LYSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANDRE » Les yeux encore fermés et l’esprit toujours endormi, le jeune garçon avait bien l’impression d’entendre une voix stridente dans ses oreilles. Il reconnaissait trop bien les cris de sa sœur, Liora. Un oreiller finit par lui frapper le visage et il se releva aussitôt dans son lit. « Je suis réveillé, Liora ! Arrête de me frapper avec ton oreiller ! » Il lui attrapa des mains et le posa à coté de lui, sur son lit avant de lisser le tissu. Liora était beaucoup trop rapide pour que son jeune frère de huit ans arrive à la suivre. Elle avait à peine une année de plus que lui, ce qui expliquait un lien fort qui se nouait entre eux depuis leurs plus jeunes âges. Mais il détestait les réveils aussi bruyants et elle excellait dans ce domaine. « Qu’est ce que tu veux ? Liora, le soleil n’est même pas encore levé ! » Il leva les yeux au ciel avant de retomber lourdement dans son lit. Il n’arrivait pas à croire qu’elle avait fait ça. Père et Mère dormaient encore, tout comme leurs frères et sœurs. Elle aurait pu rester dans les bras de Morphée, elle aussi. Mais Liora était unique et attachante. Lysandre ne pouvait rien lui refuser. « Suis-moi ! » Il allait de nouveau la gronder, mais elle filait déjà dans les couloirs du château. Il était aurait pu se coucher et dormir encore. Mais la curiosité de la découverte et d’un inconnu, l’obligeait à rejoindre sa sœur. Il tentait de ne faire aucun bruit, mais il tapa son pied dans la grosse commode juste devant la chambre de ses parents. Il émit un petit cri aigu, mais reprit sa course folle. Ne pas s’arrêter et retrouver Liora. Il tapa dans sa grande sœur qui venait de s’arrêter net. « Mais qu’est ce que tu fais Liora ? Père et Mère vont se réveiller et on va encore se faire punir !  » Elle se retourna vers son frère, les larmes coulant déjà sur ses joues. Cette image de sa sœur si joyeuse habituellement le choqua au plus profond de lui. Elle ne pleurait jamais. Elle souriait et courrait dans les jardins mais jamais la tristesse ne la gagnait. Il passa ses doigts sur les joues rougeâtres de sa sœur, avant qu’elle ne vienne se loger dans ses bras. « Ne me gronde pas, je voulais simplement passer du temps avec toi. Rien que toi et moi, Lyly. » Il grogna face au surnom qu’elle lui donnait depuis qu’il était né. Il n’aimait pas du tout ce diminutif mais à force de temps et de patience, il avait réussi à se faire à l’idée que sa sœur ne prononcerait jamais son prénom entièrement. Il prit sa main et l’embrassa sur le front. Ensembles, ils rejoignirent la chambre du jeune garçon, et retrouvèrent le chemin vers Morphée. Douce aube étoilée.


« Le peuple t’apprécie, Lysandre. » Il marchait silencieusement aux côtés de sa mère. Dix-neuf ans. Il ne savait pas quoi lui répondre, mais il aurait aimé trancher le silence pesant qui s’installait entre eux. Il appréciait descendre de temps à autre du château de Roseclair, pour rencontrer la capitale bruyante de Castelmaure. Il aimait ce monde, le monde bruyant où convergeait paysans, marchands et autres créatures magiques. Parfois même, il allait plus loin dans les terres du Val et il se rendait auprès d’autres paysans, plus éloignés, seuls. Il n’hésitait pas à prendre leurs demandes et à les rapporter à son père. Comme il aurait aimé que son frère ainé fasse de même. Il savait que Aumaric était bien trop occupé à s’accommoder du rôle de prince et que Père lui cherchait encore cette femme dont il tomberait éperdument amoureux et dont l’alliance ferait le bonheur de deux pays. Mais Lysandre n’était pas stupide et il connaissait son frère. Ils ne se parlaient que trop peu, leurs caractères divergèrent. Le silence ou la dispute. L’attaque, parfois. Lysandre tentait de ramener parfois, même un peu trop, son frère sur le chemin du trône. Il savait très bien que ce n’était pas son rôle, mais quel était son rôle ? « Je sais. » Il n’avait pas pu trouver d’autres mots, et il les avait voulu froid et ferme. Il ne souhaitait pas discuter de cela avec sa Mère. Les affaires politiques concernaient son père, même si elle était étroitement liée aux décisions prises par le Roi. « Ton père réfléchi pour ton propre mariage. » Il s’arrêta net. Evidemment. La vingtaine approchait et chaque Montrose devait être marié dans cette décennie. Il avala difficilement sa salive, avant de faire tomber ses yeux sur sa mère. « Que pourrais-je vous dire Mère ? Cela devait bien arriver un jour ou l’autre. » Elle soupira avant de lui prendre le bras, l’obligeant à avancer. Il souhaitait être partout, sauf prêt de sa mère. Il avait besoin de digérer la nouvelle, de prendre du temps pour accepter le fait, qu’il ne choisirait jamais la femme qu’il aimerait. Que ses aventures d’un soir, bien que rare, mais qui existait, serait terminé. Il serait fidèle à la femme qu’il épouserait. « Qui veut-il que j’épouse ? . » Elle soupira, avant de regarder Lysandre, dans les yeux. « Le moment venu, il te parlera, lui-même de sa décision.. »


«  Maëlle Thornsfield » Lysandre posa les yeux sur son père, aussi choqué, que déçu. Il savait que ce moment arriverait sous peu. Approchant les vingt-et-un ans, il se doutait que son mariage serait bientôt prêt. Mais, après le fiasco du mariage entre la descendance Maléfique et son ainé, Aumaric, jamais il n’avait pu imaginer devoir épouser une autre des sœurs dragons. Il n’arrivait pas à apprécier ses souverains qui se croyaient au dessus du monde, au dessus des lois. Qui ne cherchait jamais la justice, mais bien le pouvoir, encore et toujours, sans écouter les voix qu’ils écrasaient à coup de hurlements et de battements d’ailes. Mais contre l’autorité de son père, le Roi de son royaume, avait-il réellement le choix ? Il savait que pour le bien de sa famille, des Montrose, il devait accepter. Pourtant, il n’arrivait pas à s’imaginer lier à une aussi méfiante créature, parfois soumise à la folie, alors qu’elle était encore si jeune. Il baladait ses yeux du bois de la grande table qui servait de bureau à son père, jusqu’aux étagères où étaient répertoriés tant de documents, tant de décisions importantes. «  Lysandre, tu ne m’écoute pas. » Surpris, il reposa son regard sur le visage vieilli de son père. Il n’avait plus une aussi grande carrure. Moins imposant que les années précédentes, Lysandre se doutait que la succession du trône se ferait bientôt. Lorsqu’Aumaric sera enfin marié. Sujet bien trop délicat pour le moment. Il n’avait pas osé en parler à son frère depuis que, le refus du mariage est failli faire éclater une guerre entre le Val et Bramlesland. « Pour le royaume et pour sa survie, je l’accepte. » Il avala difficilement sa salive, serrant les poings derrière son dos. Il avait l’horrible impression de servir à réparer les pots cassés par son ainé. Il n’aimait pas du tout son rôle de second dans cette histoire. Son père ressenti certainement toute la tension présente dans le corps de son fils puisqu’il se leva et posa une main protectrice sur l’épaule de son fils. «  Ce n’est pas à cause d’Aumaric. Je pensais à cette union depuis longtemps. » Le regard de Lysandre baissa, honteux d’avoir pensé à cela. Mais comment réussir à se convaincre que ce n’était pas la faute de son frère ? Il n’y arrivait tout simplement pas. Il aurait aimé une explication avec son ainé, mais il s’en sentait pour le moment, incapable. Il craignait de le blesser dans ses propos ou dans ses gestes, Lysandre connaissait son frère, le souvenir de la ténébreuse restait marqué dans son cœur. « Veuillez m’excuser, Père. » Il se dégagea de l’emprise de son père puis quitta son bureau personnel. Il devait parler à Liora. Et vite.

« Comment se passe ta vie de mari, mon cher frère ? » Lysandre tourna un œil vers Aumaric, presque amusé de sa réplique. Il n’avait jamais osé lui parler de toute la rancœur qu’il ressentait à son égard. Par sa faute, un an plutôt, il s’était uni avec Maëlle, mais elle l’avait rabaissé en souhaitant rester totalement indépendante de lui, gardant ainsi son propre nom de famille. Il avait accepté qu’elle retourne chez sa famille pendant quelques temps, ne plus l’avoir auprès de lui, lui offrait enfin un peu de liberté. Il n’avait pas à être toujours prêt d’elle, à vérifier chaque geste qu’elle pouvait effectuer. Leur relation, plus qu’insupportable, n’était pas un secret à la cour des Montrose. Lysandre laissait filer les rumeurs, les murmures, au grand désespoir de sa chère femme.   « Parlons de ton futur mariage plutôt. » Le visage de l’ainé se ferma instantanément. Le souvenir douloureux de la dragonne ne s’oubliait pas si facilement, semblait-il. Pourtant, Aumaric vieillissait et leur père aussi. Le jour du couronnement approchait certainement. Cette balade en cheval avait été une bonne initiative de la part du futur roi. Lysandre avait d’ailleurs été surpris, mais agréablement, et avait accepté sans broncher. L’éloignement existait entre eux. Un fossé c’était creusé entre les frères depuis quelques années. Leurs caractères divergeaient et les disputes étaient monnaie courante. Mais malgré tout, Lysandre respectait profondément son frère. Il souhaitait simplement le retrouver comme des années auparavant. Lorsqu’ils étaient inséparables. Mais le temps avait effacé cette relation. « Tu es hilarant quand tu te met à faire de l’humour, Lysandre. » Il osa un sourcil tout en descendant de Noghtmen, son fidèle destrier. Ils venaient de revenir de cette étrange balade et Lysandre ramenait son cheval à l’écurie où les serviteurs prendraient soin de lui. « Et toi, toujours sans aucune responsabilité. » Le regard noir d’Aumaric fit presque frissonner son jeune frère. Ils remontèrent les marches vers les couloirs du château de Roseclair sans un mot. « A tes yeux, ton mariage est toujours de ma faute. » Lysandre se stoppa net face à cette remarque. Il aurait voulu reprendre la parole mais ses mots refusaient de s’échapper de sa bouche. Comment pouvait-il savoir alors qu’il n’en avait jamais parlé. « Tu ne pourras jamais me mentir, petit frère. » Il haussa les épaules, blessé de ne pas avoir été capable de lui avouer lui-même. « C’est vrai. » Ils arrivèrent dans un des couloirs immaculés du château. Peu de personnes se trouvaient autour d’eux, mais la foule vagabondait et s’arrêtait pour les saluer. Aucun des deux hommes ne s’intéressait à ce qui passait. « Ca me blesserait presque que tu ne mets rien dit.. » Lysandre ne put s’empêcher de rire. Qu’est ce que cela aurait changé d’avouer cette colère ? Rien. Le jeune homme cherchait à protéger sa famille et ce qu’il avait fait en épousant la jeune Maëlle. « Je ne réparerais pas tes autres erreurs Aumaric. » Il avait haussé la voix sans se rendre compte. Les serviteurs s’arrêtaient pour écouter la nouvelle dispute entre les frères. « Je ne t’ai jamais demandé de le faire.  » Lysandre serra les poings. Il n’arrivait pas à croire à quel point il était d’une mauvaise foi. Lui qui tentait de faire tout pour sa famille, pour les protéger, il arrivait toujours à avoir tord. Toujours avec Aumaric. « Ce n’est pas avec ta fierté qu’on aurait évité la guerre en tout cas. J’en ai assez entendu, je préfère partir, sinon, ça va mal finir, encore. » Lysandre tourna le dos à son frère, prêt à partir quand il lui attrapa le bras. Le geste fut brusque, rapide, et Lysandre se sentit immédiatement en danger. Il ne réussi pas à contrôler son poing serré qui alla se loger contre la mâchoire de son frère. Lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il venait de faire, lorsqu’il vit le regard de son frère et les chuchotements autour d’eux, il fit dissiper la foule et disparu rapidement. Il ne voulait plus reparler de cela. Jamais.


« Lysandre, je t’assure que je peux faire le voyage, seule. » Le jeune homme se retourna vers Tempérance. Il refusait de la laisser seule. Elle voyageait déjà beaucoup, toujours sans aucune protection, et il n’était pas question qu’elle se rende dans un pays qu’ils ne connaissaient que peu, et où les tensions avec le Val étaient présentes. L’idée de retenir la fille d’un Roi était bien trop tentante, Tempérance était jeune, fragile, elle n’arriverait pas à se défendre seule, Lysandre avait donc décidé de faire partie du voyage. « Je ne porte pas la Reine d’Apple-Kingdom dans mon cœur. Et elle ne porte pas le Val dans le sien. Il n’est pas question qu’elle tente de t’empoisonner et que je sois à des lieux de toi. » Il plongea son regard dans celui de la belle brune et embrassa son front avant de défaire Noghtmen des liens qui le retenaient. Il laissa son étalon se dégourdirent en galopant. « Rien n’a été prouvé sur cet empoisonnement. »Il roula ses yeux vers le ciel en soupirant. Elle souhaitait tellement avoir raison. Il préféra monter sur son destrier, imité par sa sœur. Ils prirent rapidement un rythme de galop soutenu, sans pour le moment briser le silence qui s’était installé entre eux. C’est Tempérance, avec sa franchise bien connue qui posa la première question. « Je ne suis toujours pas tante. » Il grimaça. Deux ans que Maëlle torturait ses nuits pour tenter d’enfanter. Lysandre rêvait de paternité, mais il ne voulait pas faire des enfants simplement pour une descendance. Il rêvait de s’occuper de ses enfants, comme ses parents l’avaient fait. La même éducation des Montrose. « Je ne suis toujours pas père non plus, aux dernières nouvelles. » Elle sourit avant de calmer sa course. Ils avaient parcouru un petit bout de chemin et le soleil déclinait déjà à l’horizon. L’hiver arrivait déjà. « Elle est repartie à Bramlesland. » Ce n’était pas une question mais Lysandre fit un signe de tête pour approuver. Lysandre refusait de rejoindre sa belle-famille qu’il détestait. Il n’avait pas envie de partager un repas avec eux, tandis que les Dragons volaient au dessus de sa tête à la limite de lui brûlé les cheveux. « Je préfère protéger ma sœur que d’aller me faire brûler. » Il lui adressa un clin d’œil, puis ils reprirent un rythme plus soutenu encore. Apple-Kingdom. Le château de la reine se dressait déjà, loin, devant leurs yeux. « Rappelle toi, je suis l’ambassadrice. Tu n’es pas censé m’accompagner, tu ne diras pas mot. » Elle lui adressa un sourire, mais Lysandre comprenait l’importance de sa demande. Il ne fallait pas relancer une guerre à cause de mots mal prononcés. Il était plus prudent pour lui de se taire et d’écouter. Laissez sa sœur faire. « Je te fais confiance, tu manies mieux les mots que moi. Mais si elle touche un de tes cheveux, je lui déclare la guerre.. »  Elle fronça les sourcils. Il était sérieux, et elle le savait. Personne ne touchait au sang des Roses. Son sang.


La famille Montrose était réunie pour la grande nouvelle. Fêter le nouveau titre de Lysandre, devenu membre du Conseil des Sept. Il était fier de pouvoir enfin, représenter dignement sa famille dans les affaires politiques car il était toujours à la recherche de renouveau. Autour d’un repas donc, il se retrouvait entourer de ses parents, frères et sœurs. Liora était toujours à ses cotés, ainsi que Maëlle bien que Lysandre avait eu du mal à lui faire accepter d’être présente à ce repas. Mais bien que leur relation fût tout, sauf du bonheur, Lysandre refusait que cela se ressente en public. Il était un homme fier de ce qu’il possédait même si, il n’aurait pas pu rêver de pire mariage. Il discutait ainsi avec Rosa et Adriel, des nouvelles rumeurs arrivées par les serviteurs. Lysandre était fier de cette famille. Il approchait doucement des vingt-sept ans. Mais, malgré son âge et sa toute nouvelle importance pour le royaume, il aimait ce moment avec sa famille. Même Aumaric avait fait l’honneur de sa présence, pour la plus grande fierté de sa mère et de son frère. Lui aussi changeait. En tout cas, Lysandre trouvait qu’il se transformait. Il ne savait pas pour le moment, si c’était dans le bon sens du terme, mais il l’espérait de tout son cœur. Il aimait son frère. Il aimait sa famille. Ensembles, ils vaincraient sans périls, et triompheraient, sans gloire.
   

BEHIND THE MIRROR Je vous renvoie sur la fiche de Väna parce qu'on partage le même cerveau . Les seules nouveautés depuis la création de VÄna c'est que je possède un lapin qui s’appelle Stitch et qui est bouffe n'importe quoi et dors tout le temps et que j'ai les cheveux rouges maintenant . Sinon j'ai toujours 17 ans et je suis toujours Alicia, si tout va bien