UTOPIE DÉSASTREUSE.
Princesse ? Princesse ? La Princesse n'écoute pas. Elle en a assez des récits de guerre, des plans fomentés contre Atlantica et le reste du monde. Pourquoi les Hommes sont-ils incapables de vivre de paix et d'amour ? Pourquoi cela ne leur suffit-il pas ? Elle les écoute à la porte, la Princesse. Sa mère et le premier Ministre s'entretiennent, crient, s'énervent un peu. Ils ne sont pas toujours d'accord, et Princesse est encore moins d'accord qu'eux. Ses Dames de compagnie la tirent par les manches, répétant qu'elle va se faire gronder, mais elle s'en fiche bien. Elle rappelle qu'elle est la Princesse, et elle fait ce qu'elle veut. Alors elle fait irruption dans la salle du conseil, et les voix s'éteignent pour laisser la sienne faire écho entre les murs blancs du palais de Sailorland.  « Pourquoi toujours la guerre ? Pourquoi toujours se battre ? Il fut un temps où nos royaumes étaient soudés et prospères. Où l'on ne craignait pas les lendemains, où les richesses arrivaient en abondance au port, où les sirènes chantaient avec les marins. Pourquoi a-t-il fallu que cela change, Mère ? » demande-t-elle avec véhémence, les joues aussi écarlates que ses cheveux couleur de feu. Ses Dames de compagnie se tordent les mains à cause de l'embarras, en retrait. Tu comprendras quand viendra pour toi le temps d'apprendre la politique, Kalia, répond-on simplement, élucubrant une nouvelle fois ses interrogations enfantines et utopistes, son désir de faire le bien et de bien le faire.

Princesse Kalia se plaît à se perdre dans les couloirs du Château, poser des questions, apprendre la vie, apprendre l'histoire, le passé, le présent, l'avenir, apprendre à lire les étoiles, l'art des mots. Les sourires naissent sur les visages à son passage et elle les rend avec une grande humilité. L'on vante la douceur et la bonté de la petite Princesse Kalia, que l'on dit bonne pour son peuple. L'on vante sa droiture, sa beauté, son regard océan et ses mots tendres. L'on vante son esprit affuté, son désir de perfection, son amour pour autrui. Et puis on l'observe dans l'ombre en se disant qu'elle est une proie facile. Trop naïve pour régner bien longtemps, trop faible pour rétablir la paix et la guider. Regardez-la sourire niaisement, dit-on lorsqu'elle a le dos tourné, elle sera écrasée comme une mouche, sa tête tombera sous le poids de la couronne, pauvre petite Princesse Kalia. Heureusement, elles sont toujours là, ses Dames de compagnie, à faire taire les mauvaises langues et la préserver de ceux qui par mégarde manqueraient de la poignarder ou l'empoisonner. Prêtes à protéger celle qu'elles jugent apte à régner. Kalia s'assoit parfois ici , sur ce balcon de marbre immaculé, pour regarder l'horizon, en rêvant du temps où Eric et Ariel étaient à la place de sa mère. En ces temps-là disait-on, les sirènes et les Hommes étaient entièrement liés. Ils se respectaient et travaillaient ensemble pour un monde meilleur. Etait-ce une coïncidence qu'eux-même, les Seashells, aient hérité de ces dons précieux; celui de respirer sous l'eau, panser ses blessures et parler le langage des Hommes Poissons ?  « Quand je serai Reine, je voudrais que la paix revienne. » répète-t-elle à qui veut bien l'entendre, à commencer par ses Dames de compagnie – et seules véritables amies – qui hochent doucement la tête.  Il y a des jours où c'est le regard fier de son père qu'elle voudrait voir posé sur elle. Ces superbes yeux bleus dont elle a hérité et qu'elle ne croisera plus jamais. Elle rêve encore de cette voix grave, de la grandeur de ces mains protectrices qu'il posait alors sur son épaule et serrait doucement pour la rassurer, de ce rire tonitruant qui faisait trembler les murs du palais. Et puis il y a son frère, son frère qui remplaçait un peu père, et qui a fini par mourir à son tour. Telle une malédiction, les Seashells tombent les uns après les autres. Petits soldats disparus sur le champ de bataille d'une guerre qui les dépasse. Et Princesse Kalia, est-ce qu'elle tombera, elle aussi ? Sûrement, si Mère ne cesse pas immédiatement de faire la guerre aux océans, au ciel et à la terre.

CLARENCE.
Se marier ? Pourquoi, se marier ? Pourquoi diable, alors qu'elle n'est encore qu'une enfant ? D'abord terrifiée, Princesse Kalia tente de refuser. Mais la réaction de Mère la dissuade de recommencer. Alors, Princesse-Enfant Kalia essaye de négocier. En vain, et la réaction de Mère la dissuade de recommencer. Puisqu'il faut bien abdiquer, Kalia pleure toutes les larmes de son corps, désespérée. Emmêlée dans ses couvertures et ses robes aux tissus nobles, les cheveux en bataille, les yeux rouges et la goutte au bout du nez, Bébé Kalia est déterminée à détester le monde entier. Elle est peut-être prête à devenir Reine, mais pas à devenir épouse, et encore moins mère. Elle a tant à faire ! Ses Dames de compagnie l'enjoignent à cesser de faire l'enfant, à s'asseoir devant le miroir pour la coiffer. Elles essuient ces vilaines gouttes qui perlent au bout de son nez, lui rappellent qu'elle a seize ans et qu'elle n'est plus en âge de crier et de pleurer comme les enfants. Il lui faut bien ça à Kalia, pour se remettre sur pieds. C'est qu'il n'y a plus papa, ni grand-frère, ni personne pour lui rappeler.  « Vous savez, Princesse, l'on dit que Clarence Montrose est très beau. Ne vous souvenez-vous pas de lui ? Vous l'avez connu il y a bien des années. » Mais Princesse Kalia se fiche bien que Clarence Montrose soit beau, grand, petit, gros, qu'il soit chauve, ait les cheveux long ou les dents bien rangées, ou manquantes, un nez pointu ou des doigts boudinés. Elle, tout ce qu'elle veut, c'est la paix.

Attendre sagement dans une belle robe son arrivée est un exercice compliqué. Tout le monde court de tous les côtés pour célébrer la venue de la famille Montrose et l'union en devenir de leurs familles. Kalia est peut-être celle qui se sent le moins concerné. Elle observe cet arbre magnifique et ses courbes vertigineuses en se rappelant des jeux partagés avec son frère il y a quelques années en arrière. Le voilà maintenant décédé, et un trouant béant a pris la place de son coeur. Elle pose sa main sur sa poitrine en se demandant même s'il est encore là, à battre dans sa cage thoracique. Peut-être qu'en appuyant un peu dessus elle parviendra à le faire battre à nouveau, et qu'elle sera heureuse de recevoir son futur époux entre les murs du Château. Les trompettes annoncent l'arrivée des carrosses, mais Princesse Kalia ne bouge pas. Elle est terrifiée. Et elle risque de se faire salement disputer, pour ne pas être à sa place. Ses Dames de compagnie arrivent en courant pour lui sauver – cette fois encore et comme tous les jours – la vie. Elles baisent ses joues, répètent que ça va aller, qu'elle est belle, intelligente et l'épouse rêvée, et l'attirent par la main. Diantre, quelle honte, ils sont déjà tous là à la regarder. Essoufflée, les yeux rouges boursouflés, elle fait une révérence polie et se place aux côtés de Mère et de ses airs parfaitement contrariés. Que veut-elle, à la fin ? Elle est comme ça, son enfant : lunaire, belle, envoûtée par une réalité qu'elle-même ne sait plus apprécier. Princesse Kalia n'a pas besoin que Clarence s'approche pour savoir de qui il s'agit. Il est le plus jeune, et son visage doux n'est pas sans rappeler celui des Sirènes. Ses airs enfantins la captivent au premier regard. Ses airs gentils la rassurent. Peut-être qu'il est comme elle, quelque part. Terrifié à l'idée de se marier, de partir loin de ses terres, de sa famille, de ses rêves de liberté.  « Je suis navrée de mon retard et de mon manque de respect. » murmure-t-elle en déposant délicatement ses mains sur celles qu'il lui tend comme un jeune homme bien élevé.  « Il n'y a pas de mal Princesse, j'aurais pu attendre ainsi des heures s'il l'avait fallu. » Un frisson parcourt sa colonne vertébrale et ses joues se teintent de rouge. Derrière elle, on se donne des coups de coude dans les côtes et l'on glousse. Les sourires soulagés naissent sur les visages de l'assemblée. Regardez tous, regardez à quoi ressembleront un jour votre Roi et votre Reine, à quel point se toucher et s'observer avec tendresse a été une évidence, plaisante complicité. L'on chantera plus tard dans la soirée des chansons sur l'amour-beau et l'amour-enfant, sur les souverains en devenir qui s'unissent pour une danse de l'amitié et de l'amour qu'ils se porteront peut-être dans quelques mois, ou quelques années. Princesse Kalia est soulagée, ivre de bonheur et délestée de tout désir de refaire le monde le temps d'une soirée.

Venir prier sous cet arbre est devenu une tradition. Kalia espère qu'où que soient son père et son frère, ils entendent ses prières et ses mots d'amour qu'elle n'a su proférer de leur vivant. Et puis elle leur parle de tout ce qu'elle vit, de tout ce qu'elle aimerait vivre, de son opinion sur la guerre, les sirènes, ses craintes de Reine, de Mère et de Femme en devenir. C'est le craquement d'une branche dans son dos qui l'arrache à sa torpeur silencieuse et la force à se retourner. Clarence se tient là, droit et un peu gêné. Kalia rougit, se sentant soudainement violée dans son intimité.  « Veuillez me pardonner, Princesse. Je n'étais pas en train de vous espionner. C'est juste que … Oubliez, je m'en vais. » Il est amusant, Clarence, quand il est gêné. Elle attrape sa main et lie ses doigts aux siens pour l'empêcher de s'éloigner. Surpris, il tourne son beau visage vers elle et Kalia sent son coeur s'embraser. Les traits de son futur époux ne cessent de s'affirmer au cours des mois passés à Whitepearl. Et il faut bien avouer que c'est loin de la laisser de marbre, et que son corps entier s'embrase sous ce regard profondément gentil qu'elle voudrait attirer.  « Ah, eum ... » fait-elle, embarrassée à son tour, en relâchant ces doigts fins qu'elle aurait pu tenir dans sa main pour toujours.  « Mon frère et moi passions des heures à jouer ici. Nous trouvions la forme de cet arbre très amusant et étions persuadés qu'il avait été crée grâce à la magie. Que peut-être, en priant ici, nos vœux se réaliseraient. Ça n'a jamais vraiment marché, mais je n'ai jamais cessé de venir ici. Voudriez-vous prier avec moi ? » C'est Clarence qui prend la main de Kalia, cette fois. Elle ne peut retenir ce sourire niais que toutes les filles du palais lui accordent à son passage et qu'elle méprise profondément, sans doute par jalousie. Il est beau, Clarence, et c'est elle qui va l'épouser. Ça lui semble beaucoup moins compliqué, aujourd'hui.  « A notre mariage prospère, à un avenir meilleur, à la paix. » souffle-t-il en cherchant l'approbation dans son regard.  « A notre mariage prospère, à un avenir meilleur et à la paix. » répète-t-elle en fermant les yeux, espérant de tout coeur que ces voeux-là seront réalisés.    

BEHIND THE MIRROR holaaa.   mon prénom c'est justine, j'ai 20 ans et j'ai découvert le forum sur bazzart.   j'suis tombée amoureuse du pv de kalia, qui est juste trop magnifique (comme les autres, vous avez géré   ); mais genre personne veut jouer clarence, là ?   non parce que les hormones de kalia elles doivent être en ébullition avec un mec aussi beau qu'elle n'a pas encore consommé   le forum est superbe, le concept aussi, vos annexes aussi, tout est parfait   voilà, je n'ai plus rien à dire