Elles marchaient d'un pas lent, alourdi par le poids qu'elles portaient sur leurs frêles épaules. Le jour commençait à s'assombrir, la nuit voulant prendre sa place pour régner à son tour sur le royaume. Elles avançaient toujours, hypnotisées par le chemin de terre. La plus âgée s'arrêtait, tombant presque à terre face au poids qu'elle portait. Sa respiration était saccadée, faible. La cadette s'arrêta pour l'attendre, elle n'était qu'une petite fille vêtue de haillon, ses cheveux étaient décoiffés, mais son apparence de pauvresse ne semblait pas la préoccuper. Sa mère était à terre et étouffait ses sanglots du mieux qu'elle pouvait. La petite fille s'approchait de la plus âgée, voulant rassurer sa mère de leurs traversées. Sa petite main venait caresser les cheveux sales de sa mère. Ses petits yeux marron étaient tristes en voyant sa mère dans un tel état.

-Tu mérites mieux Eléonore, tu mérites la vie que j'ai eue dans le domaine de mes parents. Tu ne mérites pas tout cela. C'est égoïste de te garder pour moi, souffla sa mère d'une voix faible.

La petite fille secouait la tête d'une manière stupéfaite face à ses paroles de celle qui l'avait mise au monde. Eléonore aimait sa mère plus que tout, mais fallait se montrer forte pour elles. Oui, elle aurait aimé une vie où elle n'avait pas à s'inquiéter de ce qu'elle allait manger, d'avoir un feu et une histoire à lire, un lit confortable et de belles robes. Mais cela signifiait de ne pas avoir une mère aimante. Elle préférait avoir une mère plutôt que de belles choses insignifiantes.

-Mère, on en a déjà parlé. Tout cela ne signifie rien si je ne vous ai pas. L'amour va nous sauver, on doit rester ensemble pour toujours et à jamais. On doit se le promettre, déclara la petite fille d'une voix remplie de sagesses.

Son amour pour sa mère se reflétait parfaitement dans ses beaux yeux. Elle lui offrit son plus beau sourire rassurant et rempli de tendresses pour sa génitrice qui semblait se détendre face à ce joli minois.

-Pour toujours et à jamais, répondit la mère en rendant son sourire.

La mère et la fille se regardaient dans les yeux, une dernière fois avant de reprendre leurs chemins, plus complices que jamais.

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-Non, je vous en prie, ne me laissez pas, je vous en supplie, vous me l'avez promis ! Hurla Eléonore en regardant sa mère, droit dans les yeux.

Les années avaient défilées et la petite fille avait une dizaine d'années tout au plus et montrait un caractère bien affirmé par rapport à son jeune âge. Ses yeux étaient remplis de larmes qu'elle contenait avec peine. La mère semblait être en proie à une tristesse énorme, mais une détermination flagrante se lisait sur son visage. C'était dans cette grotte qu'elle voulait abandonner sa fille comme un objet rouillé. Comme si elle n'était rien qu'une poupée.

-Je suis désolée, mais ils veulent me revoir au domaine, à condition que tu ne sois pas avec moi. Tu ne comprends pas ! Avec toi, je suis condamnée à être cette pauvresse qui a commis une horrible erreur, mais là-bas, je peux être une femme qui ne peut manquer de rien, un mari et du pouvoir, c'est mon unique chance d'être une autre personne, de laisser mon passé derrière moi, se défendit sa mère.

Les paroles dures de sa mère résonnaient dans la petite tête de sa fille. Elle avait compris. Eléonore n'avait été qu'une petite chose qu'on manipulait et qu'on jetait sans aucun remords. Ses mots étaient comme un coup de poignard dans son petit cœur fragile.

-Et moi ? T'as pensé à moi ? C'est toi, ma seule chance, que vais-je faire ? Demanda Eléonore, la voix brisée par les sanglots qui menaçaient de sortir.

Des larmes coulaient le long de ses joues, ses yeux suppliaient sa mère de rester avec elle, mais celle-ci se redressait. Sa génitrice la fixait, le dos droit, un vestige de son éducation stricte. Les yeux bruns de sa mère étaient froids et déterminés, la toisant de toute sa hauteur.

-Survis, petite, s'enquit-elle avant de partir sans un regard pour elle.

Le cœur de la petite fille se brisait en mille morceaux, et elle a pleuré, hurlé, supplier, prier, mais en vain. Elle était seule, pour toujours et à jamais.


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- Attrapez-là, hurla un homme lancer au galop derrière elle.

Eléonore était lancée au triple galop à travers la forêt, voulant atteindre la frontière de cet autre royaume. Il fallait qu'elle parte sinon, elle allait être exécutée pour vols à mains armées et usurpations. Elle ne voulait pas mourir. La jeune femme talonna son destrier pour aller plus vite, toujours plus vite pour leur échapper. Il fallait qu'elle passe cette frontière pour être ainsi dire " blanche comme neige". Recommencer à zéro, dans un nouveau royaume. Peut-être que là-bas, elle ne sera plus seule, elle sera acceptée telle qu'elle est. Que quelqu'un voudra bien d'elle.

Elle voyait au loin, l'autre royaume et les plaines verdoyantes et elle eut un sourire, une dernière fois, elle talonna son destrier et passa la frontière, laissant les gardes désappointés à la limite. Un sourire étendit ses lèvres. Encore une fois, elle avait survécu avec brio !

BEHIND THE MIRROR Alors ! Alors ! Je m'appelle Audrey, j'ai 17 ans et je préfère qu'on m'appelle Luna ou Lulu, ou par mon personnage sur internet, je suis une fan de Lana, et de la méchante reine , fan de Once Upon A Time et The Tudors ! J'aime rigoler et je suis un peu folle.